Imaginaires et IA : des nouveautés, de l’audio, mais toujours beaucoup de biais
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Alors que les débats sur les capacités et potentielles dérives des outils d’intelligence artificielle battent leur plein, les géants de la tech confirment un intérêt croissant pour ce secteur.
Sony a récemment annoncé l’ouverture de Sony Research, une filiale dédiée à la recherche sur l’IA, les capteurs et les espaces virtuels numériques dans les domaines de l’art, du divertissement et de la recherche scientifique. Plutôt que de développer son propre outil, Amazon lance quant à lui son propre incubateur dédié à l’accompagnement des startups spécialisées dans l’IA. De son côté, Meta prévoit de lancer ses premiers produits basés sur l’IA générative d’ici la fin de l’année, en portant une attention particulière aux outils qui serviront aux annonceurs. Enfin, Elon Musk travaille sur une alternative à ChatGPT à partir des données détenues par Twitter.
A travers leurs investissements massifs dans les outils d’IA, les Big Tech tentent de s’imposer sur un marché toujours plus concurrentiel. Ainsi, si nous avons récemment tenté de faire le point sur les évolutions des capacités d’IA génératives, une mise à jour s’impose déjà.
De nouvelles fonctionnalités d’IA pour toujours plus d’audio
Cette semaine, un nouveau cap a été franchi par l’intelligence artificielle : un média du Koweït a présenté sur son compte Twitter une animatrice de télévision virtuelle générée par l’IA, qui devrait prochainement présenter un journal d’actualité. Pensés pour faciliter le quotidien ou le travail des utilisateurs, les outils d’IA s’imposent progressivement dans de nombreux secteurs.
Surtout, les capacités d’IA ne cessent d’évoluer, et dans tous les sens. En ce qui concerne les IA conversationnelles, Bard (le chatbot de Google) est désormais capable d’exprimer un sentiment d’angoisse et des interrogations existentielles. Récemment, un designer a conçu une horloge animée par ChatGPT qui indique l’heure sous la forme d’un court poème. Plus étonnant encore, Elon Musk a pu dialoguer avec Steve Jobs via l’IA. Par ailleurs, le chercheur en cybersécurité Aaron Mulgrew a récemment démontré qu’il était possible de contourner les sécurités des chatbots et de leur faire créer des programmes malveillants. Ces évolutions peuvent apparaître comme une menace mais, de la même manière que l’introduction d’Internet a transformé nos pratiques au travail, l’IA devrait surtout modifier les usages et créer de nouveaux rôles auxquels nous finirons par nous adapter.
La question de la créativité derrière l’IA : l’audio et la musique
L’audio n’est pas en reste, et tous les corps de métiers sont concernés : musiciens, techniciens, producteurs… Tous manifestent leur intérêt ou leur défiance. Au-delà de l’influence de la tendance IA de par son omniprésence médiatique, l’application musicale IA Moises fédère aujourd’hui 30K d’utilisateurs, ce qui peut démontrer un engagement, ou du moins un vrai intérêt pour le sujet dans le secteur audio. D’ailleurs, au-delà de la tendance actuelle, en 2020 déjà un algorithme générait +60 milliards de mélodies musicales.
Les professionnels du secteur s’emparent eux-mêmes de la question de l’IA dans la musique, une autre manière de questionner (et contextualiser) un sujet si discuté. Si certains imaginent déjà l’avenir de l’IA comme un cerveau à part entière, d’autres questionnent sa puissance de créativité et d’imaginaire. Les productions génératives ne seraient en effet que réappropriations et re-créations constantes (et infinies) à partir de bases de données des connaissances humaines (nombreuses, mais finies). Sachant cela, est-ce que l’IA sera capable de moments de pure créativité et d’inventer une vraie nouveauté ?
De la socio et de la philo pour réguler l’IA ?
L’Italie a banni ChatGPT, mais n’intervient ni sur l’utilisation de l’API d’OpenAI, ni sur les concurrents de la société, ce qui démontre des prémisses de la régulation de tels usages. L’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, l’Australie, et même la Chine s’inquiètent aussi de la récente popularité et accessibilité de tels outils. En France, des plaintes à la CNIL (la Commission nationale de l’informatique et des libertés) ont commencé à être recensées, mais une interdiction n’est pas à l’ordre du jour.
Les bases de données sont systématiquement emplies de biais multiples, de par la contextualisation des données empilées. Ainsi, c’est peut-être d’abord les données d’images, textes et audios renseignées pour nourrir les IA ainsi que les méthodologies d’empilement que nous devons interroger. Si chaque pays va réguler cette nouvelle pratique en fonction de sa propre législation, n’oublions pas que le sujet mérite un réel approfondissement sociologique, voire philosophique, à la fois régional et global, pour questionner les contenus générés lissés produits par l’IA : zéro accent, zéro différence, un contenu mondialisé par excellence ? Et la créativité dans tout ça ?
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