Vivatech 2023 à l’aune de l’IA et des technos de synthèse vocale : le web de demain sera-t-il accessible ?
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« IA de la joie dans l’industrie », proclame la Banque Publique d’Investissement à Vivatech cette année ! IA à gogo, en effet, dans le rendez-vous mondial célébrant l’innovation, des startups aux leaders, en passant par le Président qui en a profité pour annoncer 500 millions d’euros dédiés pour les projets en intelligence artificielle (Emmanuel Macron qui a commencé sa visite par le stand d’une startup dédiée à l’IA et l’audio).
Le salon s’est ouvert mercredi, avec des annonces de Meta, qui semble renaître avec l’IA mais qui continue à présenter son dernier casque de réalité virtuelle Meta Quest. Yann LeCun, vice-président du groupe chargé de l’IA, en a profité pour dévoiler un modèle d’IA proche de l’intelligence humaine nommé « JEPA », capable de raisonner et de planifier des tâches. Elon Musk a clôturé Vivatech ce vendredi, dans un talk autour de « sa » marque et tous ses produits : Tesla, SpaceX, Paypal, Twitter, son nouveau parfum… et bien sûr OpenAI. Pour Elon Musk, l’humanité devrait faire une pause dans l’IA, même si « c’est la technologie la plus disruptive jamais inventée ».
A l’heure des démonstrations de force dans la tech, peut-on vraiment dire que l’IA est destinée à être utilisée par tous ? Hallucination collective ou hallucination de l’IA ?
Quand l’IA veut parler à tout le monde : l’inclusion des personnes en situation de handicap
Grâce à l’IA générative, les sujets d’accessibilité numérique et d’innovation responsable reviennent à la une de l’actualité numérique. En quoi pourrait-on dire que l’IA améliore l’inclusion ? On retourne dans les couloirs de Vivatech pour explorer des inventions qui améliorent le quotidien de tous. Si vous êtes dyslexique, ces lunettes et ordinateur pourraient vous changer la vie. Mais comment GPT-4 pourrait se faire les yeux de personnes malvoyantes ? Handicap visuel, sonore… L’IA semble être le nouveau miracle pour améliorer l’accessibilité des contenus numériques au plus grand nombre d’utilisateurs.
Le rêve (ou fantasme ?) technologique a très souvent motivé les géants de la tech à résoudre les maux de l’humanité et l’arrivée de l’IA ravive cette mission : Elon Musk veut donner la vue aux aveugles et faire marcher les paralysés. De son côté, Alibaba met au point une IA capable de lire sur les lèvres. Enfin, Apple veut faire parler votre iPhone avec votre voix grâce à de nouvelles fonctionnalités destinées à faciliter l’utilisation de ses produits par des personnes souffrant de troubles cognitifs, visuels ou encore auditifs. Mission humanitariste… ou prétexte pour étendre sa clientèle à un nouveau public dont l’usage n’est pour l’instant pas défini (car les besoins n’étaient jusqu’à présent pas répondus, sinon oubliés, par la tech) ?
On apprend aussi cette semaine que Carrefour a présenté Hopla, basé sur ChatGPT-4, pour aider ses consommateurs à faire leurs courses. A Vivatech, on observe aussi la mise en avant du nouveau service de commande de courses par la voix du groupe Carrefour, en partenariat avec Google – une première mondiale de par le niveau d’intégration des systèmes qui permet une conversion d’une liste de courses en produits vendus par Carrefour.
Réduire la fracture numérique et favoriser l’accessibilité sociale grâce à l’IA et l’audio
Alors qu’environ deux personnes sur dix en France ne peuvent utiliser les outils numériques en raison de leur handicap, les outils d’IA constituraient peut-être des solutions d’accessibilité numérique. Un mouvement déjà entamé par les géants de la tech, qui commencent à rattraper leur retard en la matière. Google annonçait déjà récemment une série de nouveautés pour rendre ses outils numériques plus accessibles. La technologie Text-to-speech (le texte vers l’audio) constituerait un moyen efficace de lutter contre la fracture numérique en offrant une alternative à la lecture aux utilisateurs ayant une déficience visuelle, mais également à toutes les personnes ne parlant pas (ou peu) français. Il en va de même pour les personnes privées de parole, même si ces outils de synthèse vocale ne sont pas encore tout à fait capables de reproduire l’expression des émotions et l’intonation.
Et qu’en est-il de l’inclusion sociale ? A Saint-Quentin-en-Yvelines, dans l’ouest de l’Ile-de-France, des robots émotionnels (qui sont largement plébiscités à Vivatech) ont été expérimentés dans cinq classes pour accompagner des élèves atteints de troubles du comportement – des expérimentations qui sont loin d’être modernes, les robots éducatifs ayant commencé à rejoindre le banc des écoles autour de… 1940. Les technologies d’IA constituraient aussi un moyen de faciliter l’apprentissage des adultes en situation de handicap, et in fine d’améliorer l’accès à l’emploi, même si les employeurs français sont aujourd’hui loin d’être convaincus par l’intelligence artificielle, révèle Pôle emploi.
Réguler la data pour construire des IA plus responsables
Si les géants de la tech veulent nous faire croire à un web plus inclusif grâce à l’IA, il est important de rappeler que ça ne sera le cas qu’en la nourrissant de données éthiques et inclusives. Les choix humains pour construire l’IA, ainsi que le Machine Learning seront donc prioritaires sur ces enjeux.
Autre nécessité pour imaginer un numérique réellement plus accessible : celle d’une régulation favorisant cette évolution normée allant dans le sens de l’inclusion. Ce mercredi 14 juin, le Parlement européen a d’ailleurs adopté l’AI Act, vaste législation visant à réglementer l’intelligence artificielle au sein de l’Union Européenne.
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