Apiphobe
Moustiques, guêpes, abeilles… Ils se font entendre, avant même d’apparaître à nos yeux. Traîtres bestioles qui provoquent, à l’oreille, inconfort, crainte et parfois peur panique. C’est ce qu’ont voulu raconter Léa Chevrier, François Teste et Fabienne Laumonnier. En marge d’un documentaire sur les phobies pour France Culture, ils ont décidé de donner à entendre le cauchemar d’une apiphobe, une phobique des abeilles. En son binaural pour vous placer au cœur de la nuée qui hante ce personnage, Sandrine, mi-réel, mi-fictionné.
C’est Léa Chevrier qui s’est chargée de la prise de son. « Depuis mes études d’ingénieur du son, je m’intéresse particulièrement au son binaural, raconte-t-elle. Je cherchais un sujet qui se prêtait à cette technique et j’ai eu l’idée de parler de la phobie des abeilles, parce que cognitivement, les sons aïgus qu’elles émettent sont plus faciles à localiser dans l’espace que des sons graves. C’était donc particulièrement intéressant à enregistrer« .
Ruche affolée
Rendez-vous pris avec un apiculteur amateur d’Auvers-Saint-Georges dans l’Essonne, Léa Chevrier a enregistré quelques bourdonnements en stéréo. Puis a placé des micros miniatures dans ses deux oreilles, avant d’enfiler combinaison, gants et surtout un voile d’apiculteur, et de s’approcher d’une ruche affolée. « L’apiculteur avait choisi la colonie la plus excitée. Il a enlevé tous les cadres d’un coup, et moi j’avais la tête penchée au-dessus de la ruche« , explique Léa. Elle a ensuite traité ces sons, ajouté des bruits de néons, assez proches de bourdonnements, pour semer le trouble. Le tout pour reconstituer la bande-son en trois dimensions de ce thriller que Sandrine se rejoue régulièrement la nuit.
Avec la voix de Marie Piémontese.