À quoi ressemblera internet en 2026 ?
25 juillet 2025 par Thomas Biasci

À quoi ressemblera internet en 2026 ?

En février 2024, le New Yorker se demandait si les médias n’étaient pas à deux doigts de vivre une extinction massive. En cause : des revenus publicitaires en déclin, des réseaux sociaux ne générant plus aucun trafic et, au bout du tunnel, une IA qui menace de tout donner aux lecteurs, avant même que ceux-ci ne cliquent sur un lien. Dans ce contexte, à quoi pourront bien ressembler les médias et la radio en 2026 ?

Quand l’IA de Google menace le fonctionnement du web

Un an et demi plus tard, l’apocalypse a bien eu lieu… Et elle n’est pas prête de s’arrêter. Selon le service de données SimilarWeb, le trafic de plusieurs grands titres de presse en ligne américains a été divisé par 2 entre 2022 et 2025. 

La faute à l’IA ? Pour les éditeurs en ligne, les « AI Overviews » de Google, une fonctionnalité qui affiche un résumé des résultats généré par IA en haut de nombreuses pages de recherche, sont en train de réduire à peau de chagrin le trafic vers leurs sites.

Une intuition confirmée par le Pew Research Center début juillet : les utilisateurs de Google qui voient un résumé généré par l’IA sont moins susceptibles de cliquer sur des liens vers d’autres sites web que ceux qui n’en voient pas. De quoi interroger profondément les business models des médias en ligne.

De son côté Google continue de foncer bille en tête et d’infuser l’IA dans tous ses produits. Le géant de la recherche propose désormais des résumés artificiels dans le fil d’actualité Discover de son application iOS et Android. Au lieu de voir le titre d’un article provenant d’un grand média, les utilisateurs verront les logos de plusieurs éditeurs d’actualités dans le coin supérieur gauche, suivis d’un résumé généré par l’IA qui cite ses sources. 

Et pour ne pas se mettre à dos ces éditeurs, la firme de Mountain View serait en train de préparer des accords de licence d’IA pour contractualiser avec le secteur.

Il n’en fallait pas plus à la BBC pour signer la fin du chapitre actuel de l’histoire du web : Bienvenue dans le « web des machines ».

Des podcasts toujours plus longs pour remplacer la télévision

Alors que la presse en ligne semble rentrer dans une crise durable, la vitalité des podcasts sur les plateformes vidéos et sociales agit comme un miroir déformant. 

Dans un long article, le New York Times revient sur l’apparente inflation de la durée des podcasts et la façon dont un support exclusivement audio a donné naissance à une industrie gigantesque, qui se concentre aujourd’hui principalement sur la vidéo.

Une tendance confirmée par une enquête des cabinets Cumulus et Signal Hill : près des trois quarts des consommateurs de podcasts regardent des podcasts en vidéo même quand ceux-ci durent plusieurs heures. 

Mais ces auditeurs-spectateurs regardent-ils vraiment la vidéo ? Selon l’enquête, environ 30 % des personnes qui consomment des podcasts « lisent la vidéo en arrière-plan ou la réduisent sur leur appareil tout en écoutant » et en faisant autre chose à côté.

Ce nouveau rôle de tâche de fond rappelle étrangement la place de la télévision dans de nombreux foyers. Pour YouTube, la transformation est déjà en marche : en 2024, les utilisateurs de la plateforme ont consommé plus de 400 millions d’heures de podcasts sur leurs télévisions.

De là à considérer que la radio s’immisce partout et deviendrait une… Hyperradio ?

Quoiqu’il en soit, de notre côté, on raccroche nos jumelles pour cette saison et on vous donne rendez-vous vendredi 5 septembre.