Du son compressé à l’audio HD, les paradoxes de la musique

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À l’occasion de la semaine du son organisée par l’UNESCO, son président, l’ingénieur acousticien Christian Hugonnet déclarait : « En plus de nuire à la nuance, à l’expression musicale, à la perte du son naturel, la compression nous fait perdre la capacité d’entendre à des niveaux faibles ».

L’omniprésence du son compressé

Ses propos font écho à une étude de l’Inserm et de la faculté de médecine de Clermont-Ferrand : le son compressé pourrait être une source de fatigue pour nos oreilles, l’un des apprentissages d’une expérimentation menée sur des… cochons d’Inde !

Par son compressé, on entend le son auquel on a enlevé du dynamisme pour le rendre artificiellement plus fort, et ainsi le rendre plus audible au milieu de bruits ambiants. Cette tendance a entrainé une véritable guerre du volume, pour le meilleur et pour le pire. C’est en 2008 que cette compression à l’extrême atteint son apogée, lorsque des fans de Metallica se retrouvent dans une situation absurde : pour écouter l’album Death Mecanic, il vaut mieux le faire avec le jeu Guitar Hero qu’avec le CD.

De la guerre du volume au combat de la qualité

Depuis, une nouvelle tendance a émergé en plus de celle du son compressé : l’audio HD. D’abord adopté par des plateformes de streaming ou téléchargement de téléchargement moins populaires comme Qobuz ou Tidal, le son HD a gagné en popularité auprès des plateformes mainstream, qui ont à leur tour lancé leurs services de streaming de musique HD.

Amazon était l’un des premiers à proposer ce service pour lequel il faisait payer un supplément, une pratique que le géant américain a pourtant abandonné avec l’arrivée d’Apple. C’est Spotify qui est désormais à la traîne, son service de musique HD Spotify Hi-Fi n’étant toujours pas disponible, bien qu’il ait été annoncé il y a près d’un an.

Le son HD, un intérêt encore à démontrer ?

Toutefois, cette recherche de qualité à tout prix n’offre pas encore une expérience révolutionnaire, notamment pour le grand public. Déjà, il n’est pas toujours facile d’entendre la différence, même lorsque toutes les conditions sont réunies pour une écoute idéale en lossless. Par ailleurs, la tendance actuelle est à la généralisation de l’écoute via Bluetooth, or il n’y a pas de différence lors de l’écoute avec la plupart des équipements mainstream. Il faudra donc attendre que les constructeurs s’adaptent pour pouvoir profiter pleinement du son lossless, comme Apple pourrait bientôt le faire.

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