Et si l’IA composait une nouvelle partition pour l’industrie musicale ?
17 octobre 2025 par Laetitia Isabel

Et si l’IA composait une nouvelle partition pour l’industrie musicale ?

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Des artistes qui ne respirent pas, ne dorment pas, ne mangent pas… et pourtant, ils signent des contrats à plusieurs millions. Pendant que les stars virtuelles envahissent les charts, d’autres musiciens reviennent aux instruments physiques. Mais où va la musique ?

L’IA productrice, compositrice et chanteuse

L’intelligence artificielle est de plus en plus utilisée pour faciliter certaines tâches dans le monde de la musique. Du côté de la production, les IA aident à analyser les pistes audio et accompagnent les ingénieurs du son et musiciens dans le mixage et la masterisation des morceaux. L’IA est également utile pour les plateformes qui analysent les écoutes pour en faire des playlists recommandées. Elle semble parfois mieux connaître nos goûts que nous-mêmes…

Mais depuis peu, l’IA ne se contente plus d’assister : elle “crée”. En analysant des milliers de chansons, leurs mélodies, harmonies et rythmes, elle peut fabriquer des compositions originales de toute pièce. Et avec les IA génératives, on peut facilement passer du prompt au hit ! Vous avez du mal à y croire ? Une artiste IA en particulier fait beaucoup parler en ce moment : Xania Monet. Créée par l’entrepreneuse américaine Telisha Jones, cette “artiste” a signé un contrat de 3 millions de dollars avec le label Hallwood Médias, une première dans l’histoire de la musique !

Sachant que les IA entraînent leurs algorithmes avec de réelles chansons et s’inspirent de ce qui existe déjà, les questions de droits d’auteur et de l’éthique deviennent brûlantes. Surtout lorsque l’IA va jusqu’à usurper l’identité de musiciens existants, comme Emily Portman qui découvre sur les plateformes un “faux” nouvel album copiant sa musique, mais qu’elle n’avait jamais enregistré… Bien sûr, les faux et usages de faux existent depuis toujours. Aujourd’hui, la différence se fait sur la vitesse et l’échelle : une fausse chanson peut être générée par IA, diffusée en seulement quelques secondes et écoutées par des millions d’auditeurs.

Effet boomerang : retour à l’authentique pour les musiciens

Même si, en regardant les chiffres, le public semble apprécier ces nouveaux artistes artificiels, certains musiciens prennent un chemin alternatif et reviennent vers des performances et productions plus authentiques. Ed Sheeran par exemple valorise de plus en plus l’utilisation d’instruments physiques : guitare, voix, loops en direct… pas besoin d’artifices pour remplir des stades ! Dans les nombreux variants du nouvel album de Taylor Swift, plusieurs d’entre eux contenaient des versions acoustiques de certaines chansons de The Life of a Showgirl. Une stratégie gagnante pour Taylor.

Même le hip-hop, genre fondamentalement urbain et électronique, retrouve le goût des instruments, en mêlant rappeurs et orchestre. Le contraste entre les harmonies des instruments et les paroles rend les morceaux encore plus puissants. Le rappeur Prince Waly a même décrit son concert à la Philharmonie de Paris, entouré de musiciens et de chœurs, comme le meilleur concert de sa carrière. Le message est clair : l’émotion du live et des instruments ne peut être remplaçable.

Vers une hybridation dans l’industrie de la musique ?

Bien sûr, les risques de remplacement de l’artiste par l’IA angoissent : 75% des artistes interprètes ont peur que l’IA remette en cause l’exercice de leur métier et 53% perçoivent déjà des impacts de l’IA sur leur secteur. Les doubleurs se sentent notamment menacés, et pour cause : en début d’année, la célèbre voix française du regretté Alain Dorval dans le prochain film de Stallone a été recréée par de l’IA. L’intelligence artificielle peut-elle composer sans voler ? Peut-elle créer sans ressentir ? Une dépendance accrue à la technologie risque-t-elle de faire perdre une partie de l’authenticité dans la création de la musique ? Domaine qui est à la base rempli d’émotions et de vulnérabilité…

Un futur très probable (et déjà en marche) serait sans doute une forme d’hybridation, avec l’IA utilisée comme un instrument parmi d’autres et des réels artistes qui continuent à utiliser de réels instruments. C’est ce qu’explore DeLaurentis, une artiste française qui manie ses compositions en utilisant sa voix, ses synthés et de l’IA. Dans son dernier ep, elle revisite la musique classique des compositeurs français du début 20ème par le biais de la musique électronique en utilisant des logiciels IA. Pour elle, “l’IA ne permet pas d’aller plus vite, mais de créer autrement”.

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