Modérer les voix : un objectif utopique ?
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Si pour certains les réseaux sociaux « hébergent les pires immondices dont sont capables des humains », ils sont pour d’autres des espaces participatifs d’échanges, comparables aux grands forums romains, des agoras numériques pour échanger et débattre librement. D’ailleurs, on sait cette semaine qu’à l’heure de la crise sanitaire, ces réseaux, eux, ne connaissent pas de difficulté – se pose alors la question de la modération au sein de ces dispositifs numériques de plus en plus tournés vers l’audio.
Comment modérer la parole ?
Derrière les écrans, ce sont les nettoyeurs du web, expression empruntée à Sarah T. Roberts, qui régulent les échanges, quand ce ne sont pas les IA qui s’essayent à cet exercice. Alors comment modérer les voix passantes des internautes ? Le dernier numéro de la revue Réseaux s’interroge sur les politiques des dispositifs numériques de communication. Alors que Clubhouse, le réseau social audio du moment, questionne sur la régulation de ses contenus, la recherche sur la modération des réseaux sociaux se poursuit, n’apportant aujourd’hui aucune solution définitive au problème. D’ailleurs, cette question de la modération est largement abordée dans les rooms de Clubhouse, où les usagers ont pu constater depuis la mise à jour la possibilité de signaler un troll, comprendre un utilisateur qui ne respecterait pas les bons usages et la parole des autres.
Modérer les interactions au sein de communautés en ligne afin de protéger tous les utilisateurs (en particulier les mineurs) d’usagers malveillants représente un défi considérable, en particulier lorsque ces échanges ont lieu au sein de dispositifs numériques axés sur l’audio. Le jeu de déduction en ligne Among Us a connu une popularité soudaine aussi spectaculaire (60 millions d’utilisateurs chaque jour) que difficile à gérer : les joueurs ayant la possibilité de parler les uns avec les autres sans filtre, la sécurité des utilisateurs est difficile à garantir.
La modération des contenus au prisme de l’action publique
Face à ces enjeux naissants, l’action publique se restructure : le CSA se dote cette semaine d’une « direction des plateformes en ligne » pour réguler les réseaux sociaux, les moteurs de recherches, ainsi que les sites de partage de vidéos : une décision importante permettant de centraliser ces problématiques au sein d’une unique entité. Cet engagement permet parfois de faire céder certains géants du numérique et les force à revoir leur modération.
Pour les plateformes, un enjeu majeur de modération des podcasts
Peut-on modérer les podcasts ? Qui doit choisir quels contenus sont “publiables” ? A l’heure actuelle, les plateformes d’AOD (Audio On Demand) sont décisionnaires, mais est-ce vraiment souhaitable ? Des plateformes de discussions s’intéressent à ces problématiques essentielles à la production de contenus propres et responsables, comme cette conversation sur Reddit qui ouvre le débat sur ce que pourrait être une bonne modération pour les podcasts.
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