Festival Présences 2022 : « Désintégrations » de Tristan Murail
Considérée comme une œuvre capitale du répertoire de la musique spectrale, Désintégrations est la première commande faite par l’Ircam à Tristan Murail.
Du souffle qui fait naître la pièce jusqu’aux derniers éclats de vent qui l’achèvent dans une sourde résonance, on y décèle l’exploration fondamentale du timbre et de l’harmonie.
L’analyse physique du son, les procédés de synthèse (en l’occurrence, additive) et la reproduction du modèle électro-acoustique sont ici bien plus que des caractéristiques esthétiques ; ils sont la matrice essentielle de la pièce, générant aussi bien ses contours mélodiques et son développement harmonique que sa structure générale.
Désintégrations est une pièce en onze sections distinctes, onze « parcours » – c’est le mot de l’auteur – dont chacun « met l’accent sur un type de traitement ». Le premier, où coups de cloche, crotales et vibraphone sont mis en espace par des émanations de plus en plus prononcées de l’ensemble instrumental, résulte du fractionnement d’un son de piano : Murail n’en a pris « qu’une région du spectre ».
Cette fraction spectrale, c’est la bande qui en joue l’essentiel, portée par le souffle des vents progressant du presque-bruit à des trilles plus affirmés, ainsi que par des notes longuement tenues par les instruments à cordes
COMPOSITION : 1982.
COMMANDE de madame David Weil pour l’Ircam-Centre Pompidou.
CRÉATION : le 15 février 1983 à l’Ircam par l’Ensemble intercontemporain, dir. Péter Eötvös.
ÉDITEUR : Henry Lemoine.
EFFECTIF DÉTAILLÉ : 4 flûtes dont une flûte en sol et un piccolo, 1 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes, 1 clarinette basse, 1 basson, 1 contrebasson, 1 trompette, 1 trombone, percussions, piano, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse et bande magnétique.