En tournée avec un guérisseur breton
Il soigne à tour de bras. Des patients, des lieux, des âmes. Ses outils : des cailloux, des bouts de bois, des vibrations… Et la guérison au bout. « À ne pas croire ? Et pourquoi pas, » interrogent l’auteur Maxime Faure et le réalisateur Gilles Mardirossian de cette création radiophonique diffusée dans Creation on air sur France Culture.
Vous retrouvez ici ce documentaire À ne pas croire, remixé en son 3D, ou plus précisément en 5.1 et binaural, pour rejoindre la collection du Cinéma pour vos oreilles. Cela signifie qu’à son écoute, sur un home cinéma ou au casque, vous êtes propulsé dans ce Finistère Nord ésotérique, au plus près du quotidien de ce guérisseur du XXIe siècle, exerçant entre smartphone et formules magiques, sur des cas de psoriasis ou de maisons hantées : « Si vous aviez un cancer, je vous l’aurais dit ! »
La face cachée, invisible, inaudible des soins du guérisseur
En fermant les yeux, on peut percevoir autour de soi les rafales des vents d’Ouest, le ressac, la subtile composition musicale de Gilles Mardirossian, les étranges manipulations du bonhomme, et peut-être bien des forces occultes. « Le mouvement des sons et la composition de Gilles subtilement répartie dans l’espace accentue la face cachée, invisible, inaudible des soins apportés par le guérisseur », témoigne Maxime Faure, qui avoue aujourd’hui avoir du mal à l’écouter autrement qu’en version spatialisée.
Car ce documentaire a d’abord été enregistré, monté, mixé en son stéréo classique, pour sa diffusion radiophonique. Ce n’est qu’ensuite que la spatialisation du son a été envisagée. Un travail a posteriori mais réfléchi, dessiné, « écrit comme une partition, raconte Gilles Mardirossian. Avec des intentions oniriques dans les placements, les mouvements, les fréquences du son » . Le réalisateur-compositeur n’en est en effet pas à sa première création en son 3D. Il explique même avoir développé sa propre grammaire de l’espace sonore, c’est à dire « l’équivalent d’un storyboard, avec des points, des flèches et des cercles. Et des cercles dans les cercles… » Storyboard confié ensuite aux mains et oreilles expertes de Guillaume Le Dû.
Une expérience physique, presque magique
Grâce à cette collaboration, À ne pas croire (remixé) transporte l’auditeur de scènes réalistes très documentaires, en son stéréo vers des séquences presque fantastiques, où l’ « le son 3D force l’imaginaire, en utilisant les éléments, le vent, la pluie, comme l’évocation de forces surnaturelles » . C’est ce que Gilles Mardirossian appelle « la théorie de la fenêtre ouverte » , pour faire pénétrer dans une scène « des indices du monde extérieur, des vibrations sensibles. Par petites touches, comme on peindrait une aquarelle, en demi-teinte » . Tension grandissante, sentiment d’étrangeté, comme si nous étions saisi par des énergies impalpables. « La spatialisation du son ici permet de vivre une expérience physique, conclut Maxime Faure. Presque magique » , ajoute-t-il. À vous de croire ou de ne pas. À vous de tester surtout !
Producteur : Maxime Faure
Réalisation et composition musicale : Gilles Mardirossian
Mixage stéréo : Manuel Couturier
Mixage son 3D : Guillaume Le Dû.