La renaissance des documentaires musicaux : plongée au cœur de l’intimité artistique
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C’est une tendance sur laquelle il n’était pas évident de parier il y a encore quelques années, mais ce genre documentaire connait un nouvel essor. Un renouveau qui se fait remarquer sur les plateformes de streaming vidéo. Ces œuvres offrent aux fans et aux curieux une nouvelle plongée dans les process créatifs, les live et surtout l’intimité de leurs artistes préférés. Une véritable renaissance pour cette forme de récit qui s’est totalement réinventée, en mettant l’audio à l’honneur.
De Woodstock à Orelsan
Les documentaires musicaux sont nés dans les années 60 avec des œuvres comme Don’t Look Back sur Bob Dylan ou le film Woodstock. A l’époque, ils changent la donne de l’expérience musicale, en fixant sur pellicule des concerts et des performances, en mettant l’accent sur la qualité de prise de son et de captation de l’audio. Malmenés dans les années 80 par l’essor de MTV et ses clips vidéo, ces documentaires étaient tombés en désuétude avant de renaître grâce à YouTube qui a redonné un espace de diffusion à la musique « à regarder ».
Aujourd’hui, les catalogues des plateformes VOD regorgent de documentaires musicaux. Tout les acteurs sont concernés : Netflix, Apple TV+, Disney+, Amazon Prime Video… qui investissent dans la production de documentaires et de concerts filmés. Cette diversité répond aux goûts de tous les publics, des fans des Beach Boys à ceux d’Orelsan.
Créer un lien d’intimité avec l’artiste
Les documentaires offrent une plongée dans l’intimité des artistes, humanisant des figures souvent perçues comme inaccessibles en montrant les artistes dans un quotidien proche du notre, renforçant la connexion avec le public. Les fans découvrent les coulisses, les moments de doute et les difficultés, créant une proximité émotionnelle qui transcende les simples performances musicales.
Pour que la magie opère, il est crucial que les documentaires soient authentiques et transparents, comme un exemple de véritable immersion dans la vie de l’artiste. Sans filtre, ces films montrent les réussites, les échecs et les polémiques, rendant l’expérience d’autant plus captivante pour les spectateurs. Un format qui se décline aussi en séries, où on apprend qu’un artiste doit écrire 100 mauvaises chansons avant d’écrire un tube.
Un produit d’appel pour les plateformes et les artistes
L’arrivée des plateformes de streaming a révolutionné la diffusion des documentaires musicaux. Ces plateformes ont rapidement compris que ces contenus attiraient des communautés de fans dévoués. Apple TV+ a déboursé 25 millions de dollars pour le documentaire sur Billie Eilish, espérant captiver son large public. Les documentaires musicaux sont également devenus un outil promotionnel puissant pour les artistes et les maisons de disques. Ces documentaires servent en effet de produit d’appel, générant des abonnements, des streams tout en fidélisant les utilisateurs grâce à leur attrait unique. Une stratégie que la megastar Taylor Swift a bien compris !
La diffusion de documentaires sur des plateformes de streaming a un impact direct sur les ventes de disques et les écoutes en ligne. Par exemple, en mettant Les Étoiles vagabondes à disposition sur Netflix, le rappeur Nekfeu a reboosté illico le succès de l’album (de 10 000 exemplaires par semaine… à plus de 15 000). De même avec Look Mom I Can Fly de Travis Scott, qui a permis d’augmenter de 123% les ventes d’Astroworld, lui permettant de faire son come-back dans le Top 50 du Billboard, un an après sa sortie. Ces films redonnent vie aux catalogues des labels et peuvent même parfois relancer la carrière d’artistes parfois oubliés.
Le succès du format documentaire musical reflète un nouvel usage du public : plus de proximité avec les artistes devenus les meilleurs amis virtuels derrière l’écran.
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