Entre polémiques et acquisitions, les aventures de Spotify au pays de la régulation des plateformes…

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L’affrontement entre Neil Young, Joni Mitchell et le service de streaming n’est pas passé inaperçu et a fait parler de Spotify pendant plusieurs semaines. Mais après avoir géré la vague de désinscriptions et enlevé les épisodes des podcasts de Rogan contenant des insultes racistes, le géant américain semble continuer sur la même lancée qu’avant le début de cette polémique.

Après Gimlet Media et Anchor, continue de faire ses courses dans le monde du podcast avec Podsights et Chartable. Avec toujours le même objectif affiché depuis plus de 2 ans : devenir la plateforme audio la plus importante, devant YouTube. Le géant de la vidéo reste une référence pour le son et la musique. Alors, pour continuer à engranger de nouveaux utilisateurs, Spotify a investi dans plusieurs contrats d’exclusivité, et celui de Joe Rogan a donné le ton quant au futur du géant du streaming.

Les plateformes sont-elles responsables du contenu qu’elles proposent ?

Mais la question de la responsabilité se pose, car le service de streaming n’est pas simplement la plateforme qui héberge le podcast de Joe Rogan. Pour l’exclusivité de ce podcast, Spotify aurait en fait payé 200 millions de dollars, soit le double de ce qui avait été estimé lors de la signature. Un contrat important qui fait du géant américain un éditeur et un diffuseur, et non un simple hébergeur de contenus.

Les plateformes sont déjà tenues responsables du contenu qu’elles hébergent par une directive européenne de 2019. Une position menacée également aux États-Unis, où le législateur se pose la question de l’abrogation de l’article 230 du Communications Decency Act. Adopté en 1996, il stipule qu’un « service informatique interactif » ne peut être traité comme l’éditeur d’un contenu tiers.

D’hébergeurs de contenus à contrôleurs de l’information : le futur des plateformes

Spotify a désormais la capacité de s’imposer comme la plateforme de référence pour les podcasts et monopoliser la création de richesse dans le secteur. Et c’est bien un rôle de gatekeeper (« gardien ») que les plateformes souhaitent adopter. À la manière de Google Actualités, ou encore de la fonctionnalité Facebook News de Meta, récemment déployée en France, Spotify cherche à devenir le point d’entrée des utilisateurs.

En Europe, les projets de lois DMA et DSA ont pour but de limiter l’influence des plus grands gatekeepers, qui sont en majorité les « MAGMANTS », et de réguler le contenu publié sur ces plateformes. À terme, celles-ci seront obligées d’investir dans de meilleurs systèmes de modération dans d’autres langues que l’anglais pour repérer les contenus illicites postés sur leurs plateformes. Certaines, comme Meta, vont même plus loin et investissent dans la lutte contre la désinformation pour ne pas être accusées ensuite d’ingérence pendant les élections majeures.

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