De la Beatlemania aux Swifties, les fangirls dans l’industrie musicale
21 novembre 2025 par Laetitia Isabel

De la Beatlemania aux Swifties, les fangirls dans l’industrie musicale

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Les fandoms de toutes sortes existent depuis toujours : de la Beatlemania aux Swifties, en passant par les Directioners, de nombreux fans ressentent un besoin de faire partie d’une communauté. Plus que de simples auditeurs, ces fans vont s’investir, promouvoir leur artiste préféré et créer une véritable culture avec ses codes propres, un vocabulaire précis et des références communes.

Des communautés de fans avec leurs propres codes et traditions 

D’après une étude réalisée sur 3000 adultes britanniques, 48% des fans s’identifient fortement aux fandoms de leurs chanteur.euses préféré.es, un chiffre passant à 65% pour la GenZ. Et la plupart des artistes vont cultiver ce sentiment d’appartenance en organisant des événements où les fans peuvent vivre leur passion à 100%, comme des concerts, des listening parties ou des avant-premières au cinéma, mais également en créant leurs propres trends et lingo

So make the friendship bracelets, take the moment and taste it” : originellement venu de la chanson You’re On Your Own, Kid de Taylor Swift, les échanges de bracelets de perles se sont popularisés dans quasiment toutes les fandoms et sont presque devenus une tradition de concerts chez les fangirls. Ce genre de trends permet aux fans de se reconnaître entre eux assez facilement et donne l’impression de faire partie de la même communauté.

Beaucoup d’artistes ont aussi popularisé un style vestimentaire, parfois même sans le vouloir, que les fans aiment reproduire pendant les concerts, ce qui accentue ce sentiment d’appartenance. Certains sont si populaires que l’on peut rapidement reconnaître de quel artiste il s’agit, comme les bottes hautes à plateformes de Sabrina Carpenter, le vert pomme et la police d’écriture brat de Charli XCX ou encore la casquette des Red Sox de Gracie Abrams.

De fangirls à community managers

Les plus petits artistes misent aussi sur la communauté en utilisant d’autres méthodes pour tisser un lien solide avec leurs premiers fans : réponses systématiques aux commentaires, reposts de stories Instagram ou TikTok, interactions sur X… Les artistes vont jusqu’à organiser leurs concerts sur Zoom, pour connecter leurs fans du monde entier.

Lorsque les communautés grandissent, il est assez fréquent que des comptes HQ non affiliés et gérés par des fans de l’artiste se multiplient. Ces fanpages propulsent la carrière des artistes et remplacent presque une équipe de marketing ! Alors, il arrive que de temps en temps, des artistes emploient ces ultra fans, et souvent des fangirls, pour qu’elles animent leurs comptes HQ officiels.

Rien de tel que des fangirls pour promouvoir son art. Elles ne vont pas juste se contenter d’écouter quelques musiques de leurs artistes préférés, mais vont devenir les premières promotrices. Les fangirls arrivent à construire des communautés grâce à leur passion et vont contribuer au succès de l’artiste parfois bien plus efficacement que le label de l’artiste. Cela peut passer par l’achat de CDs, magazines et merch, en allant aux concerts, mais également en faisant de la promotion sur les réseaux : créer des trends et des fanpages, relayer les actus ou transformer un simple mouvement en moment iconique, comme la “Juno Position” de Sabrina Carpenter pendant le Short N’ Sweet Tour.

Les fangirls, bâtisseuses d’icônes culturelles et féministes

Quelques artistes ont vu leur carrière se propulser de façon assez inédite durant ces dernières années. Les premiers fans de Gracie Abrams ont tellement fait parler d’elle sur les réseaux sociaux, qu’elle a été contactée par Taylor Swift en 2021 et a ensuite été choisie pour faire la première partie du Eras Tour aux Etats-Unis, récemment reconnu comme la “tournée du siècle” par les iHeartRadio Music Awards. Cette opportunité l’a fait passer de 6 millions d’auditeurs mensuels en 2022 à 62 millions sur toutes les plateformes. Alessi Rose a aussi connu une ascension assez fulgurante grâce à l’action de sa communauté, jusqu’à rejoindre Dua Lipa dans sa tournée des stades européens, seulement 2 ans après la sortie de son premier single.

Ces communautés de fangirls existent depuis bien longtemps et ont toujours participé au succès des artistes, peu importe leur domaine. Quelque peu négligée de son vivant, l’ascension tardive de Frida Kahlo au rang d’icône a été possible notamment grâce à des collectifs féministes dans les années 70-80 (comme les Guerrilla Girls) qui ont réhabilité Kahlo en symbole de résilience, de féminité et de contestation politique.

Ce qui avait commencé comme une admiration niche menée par des “fangirls” a ensuite transformé Kahlo en une figure mondialement célèbre, montrant que les communautés de fans peuvent avoir une réelle influence culturelle et politique.

A emporter

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L’actu Radio France

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